Comprendre les biomarqueurs cancéreux


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Biomarqueurs du cancer. On entend de plus en plus souvent ce terme. De quoi s'agit-il exactement ? A quoi servent-ils ? Sont-ils réellement fiables ? Unilabs fait le point.

Définition

Un biomarqueur est un élément biologique mesurable qui renseigne sur une pathologie plus précocement que les signes cliniques. Les biomarqueurs apportent des éléments de réponse à différentes questions, si possible avant que des symptômes ne surviennent, pour une prise en charge la plus rapide possible. Quel est le risque que cette personne développe la maladie ? En conséquence, faut-il mettre en place un suivi plus régulier ? La personne est-elle atteinte de la maladie ? Dans ce cas, quels sont le type et le degré de gravité ? Quel serait le traitement le plus approprié ? Le traitement fonctionne-t-il ? La maladie est-elle en rémission ou en rechute ?
Dans le domaine des cancers, les biomarqueurs sont en plein essor. Ce sont des éléments clefs dans la personnalisation des traitements. Ils accompagnent les progrès thérapeutiques. Si de nombreux marqueurs tumoraux sont déjà intégrés dans la pratique clinique courante, un nombre encore plus important est en cours d'étude ou d'expérimentation par les laboratoires pharmaceutiques. Dans les prochaines années, beaucoup d'entre eux devraient être mis sur le marché.

Quels sont les différents types de marqueurs biologiques du cancer ?

On peut classifier les marqueurs tumoraux de différentes façons. Selon la nature du marqueur :
• Analyse de l'ADN : certains cancers ont une origine génétique, suite à des mutations de l'ADN sur un ou plusieurs gènes. Il peut s'agir de mutations héréditaires ou non. La recherche et l'identification de ces mutations permettent de prédire le risque de survenue d'un cancer (présence de mutations sur les gènes BRCA1/2 dans les cancers du sein) ou la réponse à un traitement (absence de mutations sur le gène RAS pour la prescription d’un traitement anti-EGFR).
• Protéines produites par la cellule cancéreuse. Dans certains cancers, les cellules cancéreuses produisent des protéines normalement présentes dans l'organisme mais en quantité bien plus importante. Elles peuvent êtres détectées dans la tumeur elle-même, dans le sang, dans les urines ou dans les selles du patient.

On peut aussi les classifier selon leur type d'informations qu'ils communiquent :
• Biomarqueurs pronostiques : pour évaluer le risque de survenue de la maladie, l'agressivité de la tumeur, le risque de récidive...
• Biomarqueurs prédictifs : pour prédire à l'avance si un patient sera répondeur à un traitement ou non. Beaucoup de thérapies ciblées sont accompagnées d'un test dit compagnon.

Qu'est-ce qu'un bon biomarqueur ou un bon test moléculaire ?

Un marqueur tumoral idéal aurait une spécificité de 100% et une sensibilité de 100%.
La sensibilité définit la capacité du biomarqueur à détecter la maladie lorsqu'elle est présente. Cela signifie par exemple que le biomarqueur est systématiquement élevé chaque fois que la maladie est présente. La spécificité définit la capacité du biomarqueur à détecter l'absence de maladie lorsqu'elle est absente. Cela signifie par exemple que le biomarqueur est systématiquement faible lorsque la maladie est absente. Autrement dit, cela signifie que le biomarqueur idéal ne donnerait aucun faux positif et aucun faux négatif.
En pratique, ce biomarqueur idéal n'existe pas (ou pas encore !) car la biologie de notre corps est bien plus complexe. Le taux élevé d'un biomarqueur peut signifier présence d'un cancer ou bien tout autre chose... C'est pourquoi les biomarqueurs ne sont jamais utilisés seuls, mais en combinaisons avec d'autres outils.

Est-ce que les marqueurs tumoraux sont fiables ?

La plupart du temps, le dosage d'un marqueur tumoral ne suffit pas à répondre à la question que l'on se pose. Il faut souvent un faisceau d'indices pour obtenir une réponse fiable : plusieurs biomarqueurs combinés, des examens d'imagerie, une biopsie... Bien souvent, les biomarqueurs permettent d'orienter le médecin dans sa démarche. Par exemple, si tel biomarqueur augmente dans le sang, il s'agit peut être d'une rechute. Il va donc prescrire une IRM plus tôt que prévu pour être sûr.

Exemple d'un marqueur tumoral : l'antigène CA 15-3. Quel est son taux normal ?

Le dosage du CA 15-3 ne permet ni le dépistage, ni le diagnostic des cancers. En revanche, il est utilisé pour suivre les patients. Il peut être le témoin d'une rechute ou d'une récidive. Il est particulièrement prescrit chez les femmes atteintes de cancer du sein, du poumon ou de l'ovaire.
Le dosage du CA 15-3 ne permet ni le dépistage, ni le diagnostic des cancers. En revanche, il est utilisé pour suivre les patients. Il peut être le témoin d'une rechute ou d'une récidive. Il est particulièrement prescrit chez les femmes atteintes de cancer du sein. Le CA 15-3 est un biomarqueur utile dans les cancers du sein. Son taux est notamment élevé chez un grand nombre de femmes atteintes d'un cancer du sein métastatique. Mais il est imparfait : il peut être élevé alors que la maladie n'a pas évolué. Il peut être normal alors que la maladie récidive ou rechute.
Le suivi d’un cancer est donc toujours pluridisciplinaire : il repose sur plusieurs éléments de contrôle.

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