La vaccination protège du cancer du col de l’utérus dû au papillomavirus

L’infection au papillomavirus (HPV : Human Papilloma Virus) est responsable de 6300 nouveaux cas de cancers en France, chaque année. Femmes et hommes sont concernés. La vaccination est une réponse préventive efficace.


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Le papillomavirus est très contagieux et se transmet par la peau ou les muqueuses, lors de rapports sexuels, même sans pénétration et malgré l'utilisation de préservatifs. La plupart des femmes et des hommes ayant une vie sexuelle active le croiseront au moins une fois au cours de leur vie. Dans la plupart des cas, les infections sont asymptomatiques et l'organisme évacue naturellement le HPV. Mais on estime que 10 à 20 % des HPV ne sont pas éliminés, causant des lésions précancéreuses ou cancéreuses qui touchent les zones intimes (vulve, vagin, col de l'utérus, anus et pénis) et/ou les voies aérodigestives supérieures (bouche et gorge) .

Les femmes plus exposées que les hommes au HPV

Les femmes sont plus touchées par le papillomavirus que les hommes : deux tiers, contre un tiers. Les cancers dus au HPV qui se développent chez la femme concernent le col de l'utérus (44 %), l'anus (24 %) et l'oropharynx (22 %) . Concernant le cancer du col de l'utérus, le 12e cancer féminin le plus répandu, il est imputable au HPV dans 100 % des cas et touche 3000 femmes par an, dont 1100 qui en meurent. Son diagnostic est posé en moyenne à 51 ans, avec un pronostic de survie à 5 ans d'environ 66 %. La stratégie pour prévenir les cancers du col de l'utérus dus au HPV, repose sur la vaccination associée au dépistage. En effet, la vaccination protège contre les HPV 16 et 18, responsables de 70 % des cas de cancers . Pour les autres types de HPV pouvant être à l'origine de lésions précancéreuses ou cancéreuses, le dépistage est donc recommandé à toutes les femmes, qu'elles soient ou non vaccinées.

Vaccination contre le papillomavirus : comment ça marche ?

Malgré l'efficacité avérée du vaccin, en 2018, on comptait en France une couverture vaccinale inférieure à 25 % chez les jeunes filles de 16 ans . La France doit rattraper son retard et il est important de sensibiliser les parents. En effet, d'après l'observation des données de certains pays affichant une couverture vaccinale de 80 %, la vaccination réduit de 80 à 90 % les nombre de cancers du col de l'utérus dus aux HPV. Les recommandations vaccinales préconisent de vacciner les jeunes filles entre 11 et 14 ans, avant le début de leur vie sexuelle. Une vaccination plus tardive est possible, jusqu'à 19 ans. Depuis 2021, le vaccin recommandé est le Gardasil 9, selon un protocole qui prévoit, pour les jeunes filles de 11 à 14 ans, deux injections espacées de 6 à 13 mois. L'une des injections peut se faire en même temps que le rappel diphtérie-tétanos-polio-coqueluche, qui se fait dans cette tranche d'âge. Soulignons que le vaccin est préventif et n'a aucun effet sur une infection déjà existante. Pour une vaccination en rattrapage (jusqu'à 19 ans), le protocole prévoit trois doses : deux doses espacées de 2 mois et la troisième dose 4 mois après la deuxième dose. Le vaccin est pris en charge par l'Assurance maladie à hauteur de 65 % et ne présente pas de risque de complications ou d'effets indésirables graves, avec le recul de 270 millions de doses injectées à l'échelle mondiale .

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